Par Gabriel MOLISO, Chef de Département de Recherche et Communication du PPSSP
Avec le plan stratégique du PPSSP baptisé Plan d’amélioration de la couverture sanitaire universelle élaboré en 2020 pour une durée de vie de 5 ans ; le PPSSP s’est engagé sur la voie de la couverture sanitaire universelle (CSU), en emboitant le pas de la politique du gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) quant à ce. En RDC, cet engagement s’est concrétisé au travers le discours du chef de l’Etat aux Nations unies en 2019 et au travers le programme du gouvernement Jean Michel Sama Lukonde, programme adopté par le parlement de la RDC en 2021. Dans la même lancée, la RDC, s’est dotée d’un plan stratégique pour la couverture sanitaire universelle qui couvre les années 2020 à 2030. C’est dans cette même vision, à l’instar du pays que le PPSSP à dater de 2020 décide aussi de contribuer de par ses actions à améliorer la couverture sanitaire universelle en mettant en place son Plan d’amélioration de la couverture sanitaire universelle 2020-2024.
Il sied de noter que les actions réalisées par le PPSSP pour contribuer à l’amélioration de la couverture sanitaire universelle sont menées dans un contexte d’instabilité. Ses actions purement de soins de santé primaires sont réalisées dans l’ensemble de ses zones d’intervention. Il est connu que mettre les populations à l’abri des maladies évitables, c’est leur faire gagner en économie et par ricochet certaines maladies d’ordre « secondaires » seront facilement prises en charge. La couverture sanitaire universelle est au cœur des efforts pour renforcer les systèmes de santé, améliorer l’état de santé des populations et la distribution des services de santé. Plusieurs acteurs influencent la progression vers la CSU, le PPSSP y compris. Au stade actuel, au vu des résultats enregistrés de par son plan de travail roulant, le PPSSP mérite présenter quelques actions phares (Rapport PPSSP 2022) comme contributions quant à ce :
- 90 % de formations sanitaires ont une disponibilité aux antipaludéens (ACT) sur une prévision de 92% ;
- 97 % de femmes enceintes ont bénéficié gratuitement de moustiquaires imprégnées d’insecticide à la CPN1 sur une prévision de 98 % ;
- 80 % de formations sanitaires ont une disponibilité aux Test de Diagnostic Rapide (TDR) sur une prévision de 85 % ;
- 98% de patients souffrant de paludisme ont été gratuitement traités au paludisme selon la politique nationale de la RDC ;
Quelques actions visant à améliorer la couverture sanitaire dans son rayon
Musant sur son principe d’universalité dans les actions qui rime bien avec la constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui affirme que le droit à la santé est « un des droits fondamentaux de tout être humain sans distinction de race, religion, appartenance politique, condition économique et sociale (OMS,2015) ». En dépit d’instabilité, le PPSSP n’a nullement reculé dans son engagement à mettre en œuvre son Plan d’amélioration de la couverture sanitaire universelle 2020-2024. Pour preuve, sur l’axe Bunia à Mahagi, un des axes compliqués en termes d’accessibilité sécuritaire, le PPSSP a acheminé dans un délai record plus de 100 milles doses de vaccins antigéniques en faveur des enfants dans les zones hautement meurtries du coin. Ces activités se sont accompagnées par des actions communautaires en promotion d’hygiène et d’assainissement en faveur de la population de la contrée. Quand l’insécurité devenait insupportable sur l’axe, un transport aéroporté des intrants était organisé avec les avions de la Mission d’Aviation Fellowship (MAF en sigle) pour faire parvenir les vaccins et autres intrants dans les zones et hôpitaux en besoin.
Sur le tronçon Bunia-Boga dans la Province de l’Ituri, un axe parsemé des groupes armés, le PPSSP a bien répondu aux besoins de populations en construisant des infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement pour ainsi mettre les populations à l’abri des maladies évitables afin de leur permettre à utiliser si besoin il y a, les structures de soins pour d’autres maladies (secondaires) à un coût beaucoup plus réduit. Dans la Province du Nord Kivu, au regard du plan d’amélioration de la couverture sanitaire universelle, les actions du PPSSP étaient visibles dans les formations sanitaires en leur dotant gratuitement des médicaments et de consommables médicaux de lutte contre le Paludisme, le VIH, la Tuberculose et la Covid 19. De façon pratique, un approvisionnement trimestriel des intrants issu de commandes analysées de zones de santé était exécuté par le PPSSP en faveur de toutes les 628 aires de santé réparties dans les 34 zones de santé de la division provinciale de la santé du Nord Kivu. Sur ce,34 hôpitaux généraux de référence, 01 hôpital général provincial, 109 centres de santé de référence,706 formations sanitaires et 328 sites de soins communautaires ont bénéficié de manière ininterrompue l’appui du PPSSP. En cas de conditions purement compliquées d’accès dans les zones, un couloir humanitaire est sollicité aux organisations qui ont mandat de travailler dans des zones en conflit et de guerre pour ramener les intrants dans ces zones.
Mécanisme d’adaptation du PPSSP au contexte d’instabilité
Pour s’adapter au contexte d’instabilité afin de faire progresser son Plan d’amélioration de la couverture sanitaire universelle 2020-2024, un plan de gestion de risque sécuritaire est toujours établi avant chaque descente de terrain et avant chaque déploiement des intrants, ceci permet d’orienter les itinéraires à suivre pour se mettre à l’abri de l’insécurité. Des contacts permanents sont toujours maintenus avec les leaders politico-administratifs et les autres personnes ressources dans l’ensemble de rayon d’action de projets PPSSP. Une collaboration étroite avec OCHA et d’autres agences de Nations unies permet à l’organisation de rester connecter sur les alertes sécuritaires et ainsi orienter ses mouvements.
A l’aube de la 4e année de la mise en œuvre de son Plan Stratégique, PS 2020-2024, le PPSSP comprend que la couverture sanitaire universelle peut être soutenue par l’idée que son accès ne doit pas être restreint aux groupes les mieux nantis de la population. Elle doit se pencher sur toutes les catégories : « …en améliorant aussi la couverture pour les plus démunis tel que fait le PPSSP, le progrès vers une couverture sanitaire universelle peut également favoriser une distribution plus équitable de la santé et du bien-être ». Conformément à l’objectif de la CSU, l’on doit rechercher à étendre la couverture à tous et s’efforcer à réduire les barrières pour les groupes à revenus faibles, les populations rurales et les autres groupes concernés dans la mesure où ils sont défavorisés en termes de couverture des services et d’état de santé. Cette stratégie de réduction des inégalités dans la couverture des services fait partie intégrale du processus conduisant à améliorer le niveau général de la couverture et à se rapprocher d’une couverture sanitaire véritablement universelle.